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Réponse de la direction de la fonction
militaire et du personnel civil à la lettre d'Eric Bringuier
parue dans le bulletin n° 22.
12 novembre 1992
Monsieur,
Par lettre du 19 octobre 1992, vous appelez l'attention
de Monsieur Pierre JOXE, Ministre de la défense, sur le
cas des jeunes gens en études doctorales, qui souhaiteraient
bénéficier des mêmes dispositions que les
étudiants relevant de l'article L.10 du code du service
national, afin d'obtenir un report jusqu'à 27 ans. Vous
signalez également que pour éviter une interruption
de leurs études, ces étudiants recherchent une éventuelle
exemption du service actif.
S'agissant d'exemption du service national, il
convient de préciser que celle-ci est proposée par
des médecins des armées du centre de sélection
pour des motifs médicaux et que la décision finale
est prononcée par la commission locale d'aptitude conformément
aux dispositions prévues à l'article L.25 du code
du service national. Par conséquent, les exemptions pour
éviter une interruption des études me paraissent
relever de la rumeur plutôt que de la réalité.
Les reports d'incorporation permettent à
un jeune étudiant d'être appelé à 26
ans dans le cas général et sous réserve de
posséder un brevet de préparation militaire supérieure
(L.5 bis) ou 27 ans pour les études médicales (médecin,
pharmacien, vétérinaire, dentiste). Cette dernière
disposition permet aux armées d'incorporer les jeunes gens
détenant le titre ou le diplôme nécessaire
pour exercer sous les drapeaux leur profession de médecin,
de pharmacien, de vétérinaire ou de dentiste pendant
12 mois. Les jeunes gens qui obtiennent leur baccalauréat
à 18 ou 19 ans disposent donc de 7 à 9 ans pour
soutenir une thèse doctorale avant d'être incorporé.
Néanmoins, certains ne peuvent terminer
leurs études doctorales avant leur incorporation et sont
obligés de les interrompre pour remplir leurs obligations
du service national.
Pour aider ces jeunes gens à reprendre
leurs études doctorales, le département de la défense
est intervenu auprès du ministre de l'éducation
nationale et auprès du ministre de la recherche pour faire
modifier le décret ainsi que l'arrêté annuel
relatifs aux allocations doctorales pour que ces jeunes gens ne
soient plus pénalisés dans l'attribution de leurs
allocations de recherche en raison de l'interruption de leurs
études du fait de l'accomplissement du service national.
A la suite de cette action, les textes ont été modifiés
le 30 mars 1992.
Par ailleurs, certains emplois notamment ceux
de scientifiques du contingent, de professeurs ou de recherches
permettent aux appelés d'entretenir voire de valoriser
leurs connaissances au cours du service, qu'il soit militaire
ou civil.
Il n'est donc pas prévu de modifier les
textes actuels.
Néanmoins, les jeunes gens désirant
poursuivre des études de troisième cycle peuvent
s'adresser à leur bureau du service national de rattachement
afin de faire connaître leurs projets et choisir au mieux
leur date d'appel. Les éventuelles difficultés ainsi
que les cas particuliers seront toujours étudiés
avec bienveillance.
Veuillez croire, Monsieur, à l'assurance
de mes sentiments les meilleurs.
Pour le Ministre et par délégation.
L'administrateur civil hors classe CHAMPEY, Directeur de la
fonction militaire et du personnel civil.
Proposition émanant de l'INSA de Lyon. Les
rédacteurs appartiennent à la section INSA de l'Association
des Etudiants Chercheurs Scientifiques de Lyon, sont des Elus
de 3ème cycle aux différents conseils de l'INSA
et le Directeur des Etudes Doctorales de l'INSA.
Afin de "développer et de valoriser
la formation doctorale" (1), cette charte ne fait pour l'essentiel,
que rappeler des règles évidentes de "bonne
conduite".
Dispositions générales :
* Les études doctorales sont une formation à et par la recherche et comprennent :
- la préparation d'un diplôme d'études approfondies (DEA),
- la préparation d'un diplôme de
Doctorat.
* Ces diplômes sont délivrés
par l'INSA de Lyon et les laboratoires assurent l'accueil des
étudiants en DEA et des Doctorants, sous la responsabilité
du Directeur de la formation doctorale. Le fonctionnement et la
gestion du DEA sont assurés par le conseil de DEA dont
le Président est, de droit, le Directeur de la formation
doctorale (2).
* Le Laboratoire est dirigé par un Directeur
assisté d'un conseil. Le Directeur de laboratoire rend
compte de sa gestion devant le conseil (3).
* La charte des études doctorales devra
s'appliquer aux étudiants en troisième cycle de
toute formation doctorale, rattachée à un laboratoire
de l'INSA. Un exemplaire de cette charte sera distribué
à toute personne concernée.
* L'application de cette charte est sous la
responsabilité du conseil de laboratoire en relation avec
le Département des Etudes Doctorales.
Le diplôme d'études approfondies
(DEA) :
* Le DEA est un diplôme d'initiation
aux techniques de la recherche. Son obtention doit valider une
aptitude à poursuivre une thèse de Doctorat (2).
Enseignement et travaux de recherches :
* La préparation du DEA comprend :
- des enseignements théoriques et méthodologiques,
- une initiation aux techniques de recherche
sous le contrôle et la responsabilité d'un enseignant-chercheur.
* Au début de l'année scolaire,
les étudiants en DEA désigneront un représentant
des étudiants en DEA. Ce dernier devra assurer la liaison
entre les étudiants et le Directeur de la formation doctorale.
Ce représentant remettra, à la fin de l'année
scolaire, par écrit, au Directeur de la formation doctorale,
des commentaires sur l'enseignement et les travaux de recherches
réalisés au cours du DEA. Ces commentaires devront
être présentés au conseil de DEA.
Vie étudiante dans les laboratoires :
* Le conseil de laboratoire devra veiller à la bonne intégration des étudiants en DEA dans le laboratoire:
- explication du fonctionnement du laboratoire,
- visite du laboratoire
- présentation des axes de recherche.
* Le statut par défaut pour le candidat
en DEA est le statut d'étudiant, mais il serait souhaitable
qu'aucun étudiant ne soit sans ressources durant le stage
en laboratoire surtout si les travaux de recherches du DEA font
l'objet d'un contrat.
Le diplôme de Doctorat :
* La thèse est un travail de recherche
réalisé généralement en 3 ans (4 ans
maximum (1)) pour l'obtention d'un diplôme de Doctorat.
Ce travail est effectué sous la responsabilité du
Directeur de thèse (4).
* S'appuyant sur son conseil de laboratoire,
le Directeur de laboratoire s'assurera, avant la première
inscription, de la faisabilité financière et scientifique
du programme de recherche envisagé, et de la suffisance
du niveau d'équipement général du laboratoire
en regard du nombre de chercheurs (stagiaires DEA et Doctorants).
* Le Directeur de thèse, le Directeur
du laboratoire et le Directeur de la formation doctorale signent
avec le Doctorant le dossier d'inscription. Ces différents
contractants" sont responsables du bon déroulement
de la thèse.
* La première année des études
doctorales devra être considérée comme probatoire.
Le Directeur de thèse pourra prendre la décision
d'arrêter l'encadrement de la thèse avant l'inscription
en deuxième année. Un préavis devra alors
être adressé aux autres signataires du dossier trois
mois avant la réinscription en thèse. Il incombera
ensuite au conseil de laboratoire de décider la poursuite
avec un autre Directeur de thèse ou l'interruption de la
thèse. Si l'inscription en deuxième année
a lieu, tout devra être fait pour que la thèse soit
menée normalement à terme et soutenue. Si le Doctorant
a effectué son DEA en laboratoire, l'année de DEA
sera considérée comme l'année probatoire.
* Il est fortement conseillé que le
Doctorant évite toute interruption prolongée de
la thèse.
Statut du Doctorant :
* Le Doctorant qui réalise ses travaux
de recherche au laboratoire, est un chercheur qui fait partie
du personnel du laboratoire. Il devra donc disposer de tous les
moyens disponibles au laboratoire. S'il en a la possibilité
réglementaire, le Doctorant pourra de plus avoir les activités
rémunérées d'enseignement surtout si il se
destine à la fonction d'enseignant-chercheur.
* La préparation au diplôme de
Doctorat doit permettre au postulant d'acquérir une expérience
professionnelle reconnue tant pour les emplois publics, que privés.
Travaux de recherches :
* Le Directeur de thèse devra aider
le Doctorant à progresser dans ses recherches afin que
les travaux soient menés à leur terme en deux ou
trois ans.
* Le Doctorant pourra refuser tout travail
par trop éloigné de son programme de recherche.
* Le Directeur de thèse devra organiser
des réunions de travail avec toutes les personnes du laboratoire
pouvant être intéressées par les recherches
du Doctorant.
* Afin de concrétiser par un document
la production scientifique du laboratoire et d'alimenter l'information
générale, le Doctorant devra remettre tous les ans
au Directeur du laboratoire, et sous la responsabilité
du Directeur de thèse, un compte-rendu succinct de ses
recherches. Ces comptes-rendus devront être présentés
oralement une fois par ans, par le Doctorant, devant le laboratoire
ou l'équipe du laboratoire correspondant à sa spécialité.
* Dans le cas d'un financement des recherches
par un contrat, le chercheur devra être tenu informé
des termes du contrat. Il pourra, ainsi, plus facilement rédiger
les rapports demandés dans le contrat et s'initier à
la gestion du budget de recherches.
* Les travaux de recherches devront, dans la
mesure du possible (confidentialité), faire l'objet d'au
moins une publication avant la soutenance de la thèse.
* Les publications seront encouragées
par une bonne diffusion au laboratoire de l'information concernant
les colloques et les revues scientifiques.
* Le chercheur n'est pas propriétaire
des résultats des recherches menées au laboratoire.
Il ne pourra donc publier sans l'accord du Directeur du laboratoire
et du Directeur de thèse. A l'inverse, le chercheur devra
être coauteur de toute publication écrite issue directement
de ses travaux.
Ressources du Doctorant :
* Pour effectuer correctement ses travaux de recherche, le Doctorant doit disposer d'un minimum de ressources ;
- Si le Doctorant n'est pas boursier, le laboratoire devra lui assurer un minimum de ressources (90 % du SMIC), pendant trois ans.
- Si le Doctorant est boursier ou salarié et si le montant de la bourse ou du salaire est inférieur à 90 % du SMIC, le laboratoire devra le compléter, au minimum, à hauteur de 90 % du SMIC pendant trois ans.
- Le Directeur du laboratoire ne devra pas accepter
la première inscription si ces ressources ne peuvent pas
être assurées (sauf dérogation du conseil
du laboratoire et du conseil du Département des études
doctorales).
* Dans tous les cas, le programme de recherche
devra être compatible avec la durée statutaire de
la rémunération du chercheur.
* Quelle que soit l'année d'inscription,
tout devra être mis en oeuvre pour éviter le recours
aux allocations chômage, préjudiciables à
la fois aux Doctorants et au laboratoire notamment pour l'attribution
de nouvelles bourses MRT.
Formation continue et scientifique :
* Le laboratoire devra disposer d'un budget
de formation continue et scientifique pris sur ressources propres,
permettant la participation aux colloques, séminaire, congrès.
Ce budget devra prévoir également la participation
à des stages concernant les langues, les techniques de
communication scientifiques et toute autre formation permettant
l'élargissement des compétences et le développement
de la pluridisciplinarité.
(1) Projet d'établissement 1992-1995, INSA Lyon.
(2) Circulaire n°91-257 du 20 septembre 1991 (MEN).
(3) Art. 55 des Statuts de l'INSA de Lyon, 10/04/90
(4) Arrêté du 23 novembre 1988 relatif
aux études doctorales (MEN)
M. Jean Giraud, Professeur de mathématique, a été nommé par le conseil des ministres de mercredi 27 janvier, Directeur de la recherche et des études doctorales (DRED) au ministère de l'éducation nationale et de la culture. Il remplace M. Vincent Courtillot qui dirigeait la DRED depuis 1989 et a rejoint son laboratoire de l'Institut de physique du globe à Paris.
[Né le 2 février 1936 à Lyon,
ancien élève de l'Ecole normale supérieure,
M. Giraud est agrégé de mathématiques. Il
a été Maître de Conférences à
l'Université Paris XI-Orsay entre 1967 et 1968, puis Maître
de Conférence à l'Ecole Normale de Saint-Cloud,
puis Professeur à l'Université Paris XI-Orsay. M.
Giraud était Directeur scientifique à la DRED depuis
1989.] (Article du Monde du 29.1.93)
Dans le point de vue intitulé "Les aveux
d'un chercheur en plus (Bulletin n°22), l'adjectif
distopique a été utilisé. On m'a signalé
qu'il ne figurait pas dans les dictionnaires. Le substantif correspondant,
distopie, est fréquent chez les critiques de science-fiction,
qui désignent ainsi une utopie négative ou anti-utopie.
Le paradigme en est "nous autres" de Zamiatine (1929),
qui décrit une société où le Grand
Bienfaiteur organise le bonheur des citoyens-numéros.
Au DAPNIA du CEA, un département qui regroupe
1000 personnes sur différentes activités de recherche
fondamentale allant de l'astrophysique à la physique
nucléaire, en passant par les particules élémentaires,
les thèses devront désormais être soutenues
plus rapidement. Il est maintenant conseillé de soutenir
les thèses après deux ans et demi de contrat au
lieu de trois ans. Ceci dans le double but de permettre de consacrer
les trois à six mois suivants à chercher un emploi
et d'utiliser la thèse comme élément
d'appréciation en vue des embauches.
La motivation est louable, mais il faut bien reconnaître
que des thèses effectuées en deux ans et demi n'auront
pas un niveau très supérieur à l'ancienne
thèse de troisième cycle. Une autre motivation,
non-dite celle-ci, pourrait être de rapprocher les durées
des thèses et conditions de recrutement entre CEA et CNRS,
pour faciliter, le moment venu, une éventuelle fusion ou
intégration, ... mais ceci n'est que pure fiction.
Des bourses d'information scientifique et
technique doivent être attribuées sous forme d'une
indemnité forfaitaire unique (2275 F) aux allocataires
MRT inscrits depuis 1991 en informatique (NDLR : mais aussi dans
d'autres secteurs scientifiques, principalement les ...ique).
Le service compétent au ministère a pris du retard
dans la mise en place de ces bourses, mais la procédure
reste la même et elles seront attribuées d'ici
la fin de l'année. (Référence : BO
du CNRS, décembre 1992).
(Lu dans La vie de l'Institut Blaise-Pascal,
décembre 92)
Les étudiants français désirant
faire une thèse à l'étranger peuvent être
financés sur un programme Lavoisier ou Citere. S'adresser
au ministère des Affaires étrangères : Division
des Français à l'étranger, M. François,
(1) 40.66.71.72.
Pour les thésards inscrits pour la première
fois après 26 ans ou ayant plus de 30 ans, il n'y
a toujours aucun moyen de bénéficier de la sécurité
sociale étudiante, malgré l'arrêté
obtenu par E&R à la rentrée 1991. Ils sont donc
contraints de souscrire une couverture volontaire. Voici quelques
adresses :
- auprès de la Mutuelle SEM, trois
formules :
3090 F (remboursements de l'ordre de la sécu)
3900 F (remboursements de 85% à 100%)
4980F (remboursements à 100%+forfait optique)
Ceci est cumulable avec la Mutuelle SMEREP classique et est valable une année universitaire.
Renseignements : SEM, BP 519 PARIS DENFERT-ROCHEREAU
- 75666 PARIS CEDEX 14 - (1). 43.27.81.56
- auprès de la Mutuelle MNEF,
trois formules :
1500F (remboursements de l'ordre de 50%)
2400F (remboursements de l'ordre de 75%)
3600F (remboursements de l'ordre de 80-90%)
Ceci n'est pas cumulable avec la Mutuelle
et dure une année universitaire.
- auprès d'Assistance Etudiants,
trois formules
2200F (remboursements de l'ordre de la sécu)
3000F (remboursements de l'ordre de 80-100%)
4000F (remboursements à 100%+forfait optique)
Renseignements : Assistance Etudiants, 7 Rue Sainte-Anne,
75001 PARIS - (1).42.96.01.11
ATTENTION :
toutes ces assurances imposent des conditions pour leur obtention :
- avoir moins de 40 ans
- ne pas bénéficier d'autre régime de couverture sociale
- et surtout certifier être en bonne santé
à la date de la demande !
Il reste, comme nous l'avait dit le conseiller
du ministre de la Santé il y a quelques années,
la solution du concubinage. Pour cela, adressez-vous à
votre centre de Sécurité Sociale qui vous remettra
un imprimé dAttestation de la qualité d'ayant
droit, où vous certifirez sur l'honneur vivre
maritalement avec votre concubin(e) assuré(e), en joignant
deux fiches individuelles d'Etat Civil.
Suite à son congrès extraordinaire
des 5 et 6 février 1993 à Bellevue, le syndicat
SNCS de la recherche scientifique se retire de la FEN (NDLR :
ou de ce qu'il en reste) et souhaite participer
à la constitution d'une Fédération
de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et
de la Culture, tant au niveau hexagonal qu'au niveau européen.
Un congrès d'orientation est convoqué pour
les 1, 2 & 3 juillet. Par ailleurs, le SNCS va constituer
une section nationale thésards/post-docs qui
regroupera tous les jeunes thésards ou post-docs qui ont
une activité de recherche dans les laboratoires.
Dans son bulletin n°1, la FENEC (Fédération Nationale des Etudiants-Chercheurs) se présente comme étant "l'aboutissement logique d'un quadruple constat". En 4ème point, nous avons pu lire :
"L'absence d'un statut social pour l'étudiant-chercheur
non boursier à qui l'on ne reconnait que le simple statut
d'étudiant. Ce déficit de statut avait pour conséquence
jusqu'en 1991, avant l'action de l'UNEF-ID, de priver
les thésards de plus de 26 ans du régime étudiant
de sécurité sociale."
Réponse d'Eric Bringuier de l'association
Etudiants et Recherche :
Lors des dernières élections de représentants
étudiants aux Conseils scientifiques de Paris 6 et de Paris
7, l'Association prenait connaissance, dans une réunion,
de tracts exposant un discours en tous points semblables à
celui d'Etudiants & Recherche, centré autour
de "l'étudiant-chercheur", mais signé
de l'UNEF-ID. Il n'était pas besoin d'être thésard
en critique littéraire pour voir que les auteurs des dits
tracts étaient des lecteurs attentifs du Bulletin d'Etudiants
& Recherche. Les mots-clés en étaient repris
très fidèlement, à l'exception du nom de
notre Association, et avec un soupçon de démagogie
et de langue de bois en plus.
Plus récemment, nous avons appris la création
d'une section "troisième cycle" de ce syndicat,
intitulée "Fédération Nationale des
Etudiants-Chercheurs" (FENEC). Son secrétaire nous
a proposé de nous joindre à "son" action.
Une telle sollicitude nous touche vivement, mais pas exactement
de la manière souhaitée par l'UNEF-ID. Car les actifs,
jusqu'à présent, c'étaient nous. Et, en bons
scientifiques de base, nous pouvons citer pour preuve des publications
antérieures.
Commençons par la première en date,
à savoir les actes des Etats Généraux étudiants
de 1987 où le nom et les buts de l'Association apparaissent
clairement. L'un d'entre eux (l'allongement des bourses MRT à
3 ans) a été transmis en juin 1988 à C. Allègre,
conseiller spécial de Lionel Jospin, via les membres du
Collectif des admissibles, association amie mentionnée
dans les actes précités. Cette revendication a obtenu
gain de cause dès septembre 1988, quoique incomplètement
à notre sens.
Autre exemple : le Bulletin E & R n°18 du
1er octobre 1991, qui expose l'aboutissement, après plus
de deux ans de lobbying relaté dans plusieurs Bulletins,
de la revendication de la Sécurité Sociale étudiante
pour tous les thésards jusqu'à trente ans. Le 25
juin 1991, au Ministère de la Santé, ce furent deux
membres d'Etudiants & Recherche qui soutinrent la proposition
d'extension de la Sécu devant une commission interministérielle
chargée de statuer sur la question. L'arrêté
paraissait au J.O. du 12 juillet 1991.
Les exemples sont légion, et l'on pourrait
les énumérer jusqu'à la nausée. Tout
récemment, j'ai trouvé dans une bibliothèque
de recherche de Jussieu le 1er numéro d'un bulletin édité
par la FENEC et intitulé "l'Etudiant-Chercheur".
J'y ai lu l'éloge de l'UNEF-ID pour sa courageuse défense
des étudiants de troisième cycle, je n'y ai vu trace
d'aucune autre association se consacrant à cette question
; mais surtout, j'y ai appris que c'était à l'UNEF-ID
que les thésards devaient la prolongation de la Sécurité
Sociale étudiante jusqu'à trente ans... En tenant
cette feuille, j'avais à la fois la nausée et les
mains sales.
Un chercheur scientifique, lors de son apprentissage,
prend vite conscience des règles d'honnêteté
intellectuelle qui ont cours dans sa communauté. Cette
exigence d'honnêteté nous distingue notablement d'autres
milieux comme le milieu politique. Par leurs pratiques, les syndicalistes
de l'UNEF-ID viennent de donner la preuve qu'ils sont infiniment
plus proches des moins estimables des hommes politiques, que des
scientifiques que sont les étudiants-chercheurs. C'est
un bien mauvais service à rendre au syndicalisme étudiant.
Ce message, on l'a compris, s'adresse au sbire de la FENEC qui
épluche régulièrement le Bulletin de notre
Association.
Dans le n°2 de l'Etudiant-Chercheur,
nous avons trouvé ce rectificatif :
"A propos de la sécurité sociale
étudiante : Notre numéro de janvier a oublié
de mentionner le rôle considérable joué
par l'association Etudiants et Recherche dans la lutte pour l'obtention
de la prolongation de la sécurité étudiante
au delà de 26 ans. Nous tenions à réparer
ici cette erreur."
Pour clore cette histoire, reprécisons simplement
que l'UNEF-ID n'a joué, à notre connaissance, aucun
rôle dans l'obtention de la prolongation de la sécurité
étudiante au delà de 26 ans.
Voici la révision 1993 du fascicule "Les
allocations de recherche" dont le présent texte sera
prochainement publié par la ministère de la recherche
et de l'espace.
Qu'est-ce qu'une allocation de recherche?
Forme juridique
Le contrat d'allocataire de recherche est un contrat
à durée déterminée (code du travail
article D 121.1.d) donnant lieu à la protection sociale
de droit commun. Le service gestionnaire est le rectorat d'académie.
Durée
Deux ans avec la possibilité d'obtenir
6 ou 12 mois supplémentaires, après examen de l'état
d'avancement des travaux, sous certaines conditions de domaine
et de sujet de recherche.
Montant
Montant mensuel brut : 7400 F depuis le 1er octobre 1991.
Les allocataires de recherche peuvent percevoir
des compléments d'allocation (heures d'enseignement rémunérées
sous forme de monitorat d'initiation à l'enseignement supérieur
ou sous une autre forme, vacations, compléments pour travaux
supplémentaires, compléments industriels ou régionaux).
Flux annuel
3 800 allocations en 1992
Conditions pour postuler une allocation de recherche
Diplôme
Deux conditions cumulatives :
- Obtenir le DEA en 1993 ou une dispense de DEA en 1993
- Ne pas avoir déjà pris une inscription en doctorat en 1993.
Les seules dérogations possibles au fait d'obtenir le DEA en 1993 (1ère condition) sont celles accordées aux étudiants, qui dans l'intervalle entre le DEA et leur inscription en thèse en 1993, se sont trouvés dans l'une des situations suivantes :
* service national, (quelle qu'en soit la durée) ou service national du conjoint à l'étranger ;
* le stage pratique du CAPES ou de l'agrégation
* préparation du CAPES ou de l'agrégation
* stage à l'étranger dans la limite d'un année
* fin de l'internat de spécialité pour les internes en médecine et en pharmacie qui ont bénéficié d'une "année-recherche" pour préparer leur DEA
* maternité ou maladie ayant entraîné
une immobilisation de plus de quatre mois consécutifs.
Age
Avoir moins de 25 ans : des dérogations
sont possibles si le candidat-allocataire est âgé
de moins de 30 ans au 1er janvier de l'année de candidature
(1er janvier 1993).
Service national
Etre libéré des obligations militaires
ou bénéficier d'un report d'incorporation de deux
ans.
Nationalité
Française
La candidature d'étudiants étrangers
originaires de la Communauté Economique Européenne,
réfugiés politiques ou ayant effectué toutes
leurs études supérieures (1er et 2ème cycles)
en France peut néanmoins être présentée
par les responsables de troisième cycle. Quelques candidatures
d'étudiants d'Europe Centrale et Orientale pourront être
acceptées sur demande spécifique s'ils ont préparé
et réussi le DEA en rang utile pour pouvoir prétendre
à une allocation de recherche et que leurs travaux concrétisent
une collaboration déjà existante ou en train de
se créer avec des équipes de leur pays d'origine.
Mécanismes d'attribution
Attention
C'est aux responsables des DEA que les étudiants
doivent s'adresser pour effectuer une demande d'allocation.
Première étape : en mai-juin, au niveau du ministère de la recherche et de l'espace.
Répartition des allocations de recherche :
- par grandes disciplines scientifiques et techniques
- par formation de troisième cycle et, le cas échéant, par le laboratoire d'accueil.
Effectuées après avis d'une commission
consultative et de groupes d'experts.
Deuxième étape : de juillet à octobre, au niveau des formations doctorales.
Attributions individuelles des allocations de recherche.
Effectuées par les responsables des formations
en accord avec les représentants des laboratoires d'accueil.
Troisième étape : en septembre-octobre-novembre, au niveau des rectorats d'académie.
Signature des contrats d'allocataires et versement des allocations de recherche.
Effectués par le Recteur d'Académie
et les services des rectorats.
Calendrier
Cinq étapes :
1) Janvier-février
Enquête annuelle : formulation des demandes
d'allocations de recherche par les responsables de formations
de recherche de troisième cycle habilitées.
2) Deuxième quinzaine de juin
Notification par le ministère aux responsables
des différents groupes de formations doctorales des allocations
de recherche attribuées après avis de groupes d'experts
sectoriels et arbitrage d'une commission consultative.
3) Octobre-novembre
Attributions complémentaires d'allocations
à certaines formations de troisième cycle dont la
demande d'allocations supplémentaires, effectuée
avant le 1er octobre, a été retenue.
4) 1er octobre ou 1er novembre ou 1er décembre
Début des contrats d'allocations de recherche.
5) 1er décembre
Clôture définitive de la répartition.
Textes régissant les allocations de recherche
Décret n°85-402 du 3 avril 1985 relatif
aux allocations de recherche.
Arrêté du 17 mars 1983 portant organisation
et fonctionnement de la commission consultative des allocations
de recherche.
Arrêté du 3 avril 1985 fixant les
conditions ouvrant droit à postuler une allocation de recherche.
Pour tout renseignement complémentaire, s'adresser au : ministère de la Recherche et de l'Espace, bureau formation, bourses, allocations de recherche.
1, rue Descartes, 75231 Paris cedex 05
Tél. (1) 46.34.35.45 ou 46.34.35.46
Article paru dans Perspectives n°9, Nov
1992.
Ici Sciences "dures" = Mathématiques,
Sciences de la Matière, Sciences de la Terre et de l'Univers,
Sciences pour l'Ingénieur.
A partir d'une enquête de Raymond Deniau, responsable de l'observatoire des Flux et Débouchés au Ministère de la Recherche et de l'Espace, membre du Comité d'Orientation de Formation par la recherche, parue dans "Formation par la Recherche" n°39 de juin 1992 - Lettre de l'Association Bernard Grégory.
Public : échantillon de 2800 docteurs ayant soutenu leur thèse entre 1987 et 1990 (sur plus de 10 0000).
Noter que pour la région parisienne, c'est Paris 6 qui a alimenté cet échantillon.
Malgré quelques distorsions, l'échantillon
retenu peut être considéré comme représentatif,
au moins en tendances.
(échantillon de 2800 docteurs ayant soutenu leur thèse entre 1987 et 1990) | |||||||||
Disciplines | Nb de thèses | Dont étrangers | Post-Docs | Enseignement secon-daire | Enseignement supérieur | Organis-
me public de R&D ou assimilés | Secteur de l'écono- mie dont admin. | Etrangers retour au pays d'origine | Situation inconnue sans emploi |
Mathématiques | |||||||||
Physique | |||||||||
Chimie et Chimie-Physique | |||||||||
Sciences de la Terre
et de l'Univers | |||||||||
Sciences pour l'Ingénieur | |||||||||
Total de l'échantillon |
Ce tableau amène quelques remarques : en moyenne,
un docteur sur deux est recruté par les entreprises, l'autre
entrant dans la recherche publique (Universités et autres
organismes publics). La chimie bat le record des débouchés
industriels ; par contre, les mathématiques (mais notez
les 54% d'étrangers) sont en retrait par rapport à
la moyenne. Elles paraissent se préoccuper plus de leurs
propres besoins en enseignants-chercheurs que de débouchés
en entreprises, jadis (mais seulement jadis) exceptionnels. On
note une reprise de l'emploi en sciences de la Terre et de l'Univers,
mais il s'agit souvent d'emplois "déviants" (informaticiens
dans des sociétés financières ou commerciales).
Par ailleurs, il faut savoir que 50 entreprises offrent 50% des
débouchés du privé. Les 10 plus "gros
recruteurs" représentent à eux seuls 27% des
recrutements, les 20 suivants 16,5% et les 20 derniers 6,6%. Le
reste intègre essentiellement des petites et moyennes entreprises,
mais aussi quelques entreprises non industrielles (banques, presse,
...) pour 3,4% et administrations (ministère, armement,
...) pour 2%. Enfin la mobilité internationale après
la thèse reste faible pour les post-docs et aussi pour
les emplois industriels. Encore que, dans ce dernier cas, il faudrait
tenir compte du recrutement sur place par des entreprises étrangères,
ce qui conduira souvent à un départ à l'étranger.
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